L’Église Saint-Michel

A l’origine, cette église laissait place à une église plus ancienne datant des XIIe et XIIIe siècles consacrée à Saint-Jean. Elle fut reconstruite, en forme de croix latine, au XIXe siècle dans le style roman. Elle tient son nom actuel de l’Archange Saint-Michel, défenseur de l’Eglise contre les anges rebelles et le dragon de l’Apocalypse. Saint-Michel connaît un regain de dévotion lors de la Contre-Réforme : ce mouvement datant du XVIe siècle est lancé par l’Eglise Catholique face à la réforme protestante.

Cette église est composée d’une façade à trois étages éclairés par des baies et maintenue entre deux contreforts obliques soulignant sa verticalité. Six contreforts au total supportent les murs de la nef, qui est encadrée de chapelles et terminée par une abside, seul vestige du premier édifice roman. Il est ajouré de larges fenêtres où subsistent quelques traces d’une litre et de peintures du XVe siècle.

Le droit de litre est un décor peint dans l’église qui était réalisé à l’occasion des funérailles d’une personnalité appartenant à la seigneurie principalement. Elle consistait en une bande d’étoffe de couleur noire ou une bande noire peinte sur les murs extérieurs ou intérieurs de l’église où se déroulait la messe d’enterrement. Cette bande noire placée en hauteur s’agrémentait de représentations du défunt et le cas échéant de ses armoiries. La litre pouvait aussi se limiter à la chapelle intérieure d’une église. De nature provisoire, peu de litres ont subsisté. Le droit de litre faisant partie des prérogatives seigneuriales qui ont été supprimées à la Révolution française. Malheureusement, les quelques traces subsistantes dans cette église ne permettent pas d’identifier le défunt ayant bénéficié de ce droit. Le larmier de la baie contemporaine ornée d’étoiles repose sur deux têtes humaines dont l’identité est elle aussi énigmatique.

Pérignan de Lagarde est, en 1792, le premier maire de la ville de Cursan. Il fut enterré à l’intérieur de l’église puisqu’il occupait également le statut de président de la fabrique. La reconstruction de l’église datée de 1874 a été induite par l’aspect très argileux du terrain. Elle est alors tournée vers l’ouest contrairement à toutes les églises orientées vers l’est. A l’extérieur, certaines pierres sont en attente pour une construction venant intégrer l’existant.

EGLISE ET CIMETIEREEn 1974, lors de la construction d’un caveau, certains sarcophages qui ont été découverts contenaient des corps. Des pièces d’or auraient été trouvées dans les bouches des défunts, trésors disparus avant la venue des archéologues bordelais. Héritage de rituels païens, les pièces devaient faciliter l’accès au paradis. Les lacunes de l’Histoire laissent ici place à l’imagination de chacun.